Du Tantra traditionnel jusqu’au néo-Tantra

Les origines

Le Tantra est un courant spirituel originaire d’Inde du Nord remontant à environ trois mille ans. Son origine est incertaine car il s’agit d’une tradition qui plonge aux racines de l’hindouisme, transmise principalement par voie orale. Les premiers textes reconnus ne datent en effet que du 4ème siècle de notre ère.

Le Tantra s’est ensuite répandu à partir de l’Inde dans toute l’Asie, et principalement en Chine, au Japon et au Tibet, où ses influences se sont mélangées avec celles du bouddhisme, du zen, du soufisme, de l’hindouisme et du taoïsme. 

C’est principalement dans la région du Cachemire, aux alentours du 10ème siècle, que le Tantra a connu son plus grand essor. 

La découverte par l’Occident

Le mot « tantra » signifie « tissage de mots », c’est-à-dire des traités. Si le mot vient du sanskrit, il n’est pas d’origine indienne. C’est un mot « fourre-tout » inventé par des orientalistes anglo-saxons au 19ème siècle pour y répertorier divers courants spirituels indiens.

Ces courants ont fasciné de nombreux chercheurs et érudits occidentaux qui ont écrits des ouvrages savants à leur sujet. Ces recherches ont ensuite inspiré au 20ème siècle des psychothérapeutes et des psychanalystes tels Carl Gustav Jung ou Wilhelm Reich, qui les inclurent à leurs travaux.

C’est à cette occasion que la dimension sexuelle du Tantra a été mise en avant. L’Occident découvre dans les années soixante la contre-culture et les mouvements de libération sexuelle. Après des années de puritanisme et de répression morale, l’Occident s’interroge sur la place du corps et de la sexualité dans sa vision du monde et voit que le Tantra pourrait y apporter des réponses inédites.

La vulgarisation par Osho

Ces interrogations sont perçues par le philosophe indien, Bhagwan Shree Rajneesh, dit Osho. Il brasse les traditions spirituelles des cultures les plus diverses et propose une approche modernisée et occidentalisée du Tantra. 

Jusque-là, le Tantra se transmettait de maître à disciple dans une certaine confidentialité. Sous une forme poétique et métaphorique, les textes traditionnels sont assez hermétiques et ésotériques. Osho va commenter ces textes et en rendre le contenu accessible aux non-initiés, ce qui a été vu comme une véritable révolution.   

Il va développer diverses méthodes d’éveil spirituel, les méditations actives, qui mêlent techniques tantriques traditionnelles à d’autres méthodes issues de divers courants alternatifs de thérapie psycho-corporelle nés dans les années 60 et 70.

Le néo-Tantra est né de ce courant, qui a continué à essaimer et à se diversifier à d’autres sources.

Les fondements du Tantra traditionnel

Le Tantra traditionnel est un chemin d’éveil spirituel, avec pour but ultime l’expansion de conscience et l’union avec l’absolu.

Ses piliers principaux sont :

La non-dualité

L’approche non-duelle est caractéristique de la majeure partie des philosophies orientales. Son postulat est qu’il n’y a pas de séparation entre l’individu et le monde qui l’entoure : chaque individu est le reflet du monde et il contient le monde en lui. La conséquence de ce continuum est que rien de ce qui nous arrive n’est extérieur à nous.

Cette approche implique également de laisser de côté la dualité du bien ou du mal, du sacré ou de l’impur. Le tantra a une vision inclusive, en ce qu’il reconnaît et intègre tous les aspects de la vie dans leur dimension divine. Il n’y a nulle lutte à mener contre certains aspects de nous, mais à les accueillir et à les transcender.

L’expérience

L’accent est mis sur l’expérience directe. Le corps est vu comme le vecteur principal de cette expérience.

Le tantrikâ est invité à mettre à profit toutes les expériences qui s’offrent à lui comme point d’entrée pour reconnaitre sa vraie nature.

Cette expérience directe demande d’être pleinement présent à ce qui est en soi et autour de soi, d’accueillir le réel tel qu’il est.

La capacité à vivre l’expérience de la réalité sans filtre présuppose un processus de questionnement, de déstructuration et de déconditionnement des normes et des névroses socialement, culturellement, familialement ou religieusement entretenues. 

Le désir

Le corps est central. Non seulement il est le vecteur de l’expérience, mais il est divin en lui-même, puisque le sacré est partout. A l’inverse des traditions ascétiques qui prônent de se détourner du corps, le Tantra invite à l’honorer comme un temple où la vie est célébrée.

Le corps est honoré, ainsi que tout ce qui le traverse, et particulièrement l’énergie vitale qu’est le désir. Le désir n’est pas vu comme un manque contre lequel il faudrait lutter, mais comme une plénitude, un frémissement, une intuition du divin.

Tout le génie du Tantra est d’intégrer le désir à la spiritualité, de l’utiliser pour s’intégrer harmonieusement aux forces de l’univers.

Dans la perspective non-duelle, le Tantra propose de ne pas réprimer sa sexualité, car tout ce qui est interdit entraîne plus de violence intérieure et de névroses, mais d’être dans une forme de maîtrise détendue. C’est une voie de liberté consciente, qui invite chacun à trouver son juste milieu.

L’approche du néo-Tantra

Pertinence du néo-Tantra

La modernité a amené des maux que ne connaissaient pas (ou à un degré nettement moindre) les personnes contemporaines du Tantra traditionnel de l’Orient d’il y a quelques siècles : perte de sens, déconnection à son corps et à la nature, nécessité de se définir en tant que personne et de choisir sa propre voie, relation compliquée à la sexualité, mental en surrégime… 

Ce sont de nouveaux défis face auxquels le néo-Tantra apporte des outils intéressants dont ne dispose pas le Tantra traditionnel.

Dans notre monde occidental de tradition judéo-chrétienne, le néo-Tantra propose pour la première fois de réconcilier la sexualité et la spiritualité, d’arrêter de les opposer, et de prendre conscience qu’ils font partie d’un même tout.

Entre autres à travers le massage tantrique, le néo-Tantra s’avère par ailleurs particulièrement efficace et adapté sur le plan sexothérapeutique pour aborder toutes les difficultés d’ordre émotionnel et relationnel liées à la sexualité et à l’acceptation de soi.

Les bases du néo-Tantra

Mis à part un accent moindre sur la recherche de l’éveil, une bonne part du néo-Tantra a conservé ce qui fait l’essence du Tantra traditionnel : la non-dualité, l’expérience directe à travers le corps et l’accueil inconditionnel de tout ce qui nous constitue, le désir inclus.

La pratique du néo-Tantra

Le succès du néo-Tantra est sans doute dû au fait qu’il propose des outils particulièrement pertinents et adaptés au monde occidental moderne, dans une synthèse vivante et créative.

Sur le plan des outils, le néo-Tantra a conservé certains de ceux utilisés traditionnellement (respirations, méditations, visualisations…), même s’ils ont sans doute évolué avec le temps. Il y a ajouté de nouveaux outils comme la danse intuitive ou le massage, ainsi que d’autres issus de la psychothérapie analytique ou psychocorporelle (pratiques verbales, exercices de toucher, jeux de rôle, mises en situations…).

Ces ateliers sont un espace expérimental sécurisé, un laboratoire permettant d’expérimenter la vie avec plus de conscience et de clarté. Ce sont ces ateliers que nous vous proposons de vivre ensemble.